Handball
Construire, pour mieux grandir
De retour au sein de son club de cœur, Ilian Vassilev tire un bilan positif de la saison du Bauhb. L’entraîneur belfortain entrevoit même l’avenir avec un certain optimisme.
Ilian, la saison du Bauhb vient de se terminer avec une dernière prestation convaincante devant Besançon. Quels sont les principaux enseignements de ce championnat ?
Je trouve que notre 5e place est largement méritée. On aurait peut-être pu faire mieux, mais il ne faut pas oublier d’où le club revient.
Cette 5e place répond-elle à votre attente personnelle ?
Moi, je joue toujours pour aller le plus haut possible, mais on ne peut pas sauter les étapes. Donc, si le Bauhb veut construire quelque chose de durable, autant passer par ce stade-là, à savoir solidifier les bases de l’édifice.
Je savais le groupe atteint moralement, mais pas à ce point-là !
Est-ce qu’à un moment dans la saison, vous avez cru à vos chances d’accession en D2 ?
Je suis un gagneur, et tant que mathématiquement tout n’était pas fini, mon devoir était de préparer le groupe pour cette éventualité.
Pour le Bauhb, la saison a été fertile en événements. À vos yeux, quel est le tournant principal de ce championnat ?
Nous avons rapidement connu un premier moment difficile avec notre défaite à domicile face à Nice (ndlr : 3 octobre, 4e journée). Ce revers succédait à celui de Chalon, et les joueurs ont été profondément touchés, même s’ils avaient fait un bon match. Quand je suis revenu l’été dernier, je savais que le groupe était atteint moralement par sa relégation en N1. Mais pas à ce point là ! Les gars n’avaient plus confiance en eux et se sont dits : + On n’y arrivera pas + D’ailleurs, ce n’est pas un hasard, si le bilan laisse apparaître quatre défaites lors des sept premières journées.
Pourtant, le club a su redresser la barre et vous avez ensuite aligné une superbe série qui vous a permis de revenir aux premières loges. À quoi est dû ce sursaut ?
Au travail, tout simplement. Les victoires sont revenues, et le moral avec. Tout le monde a pris conscience que le championnat n’était pas terminé. Nous avions encore une chance de prendre le bon wagon pour la D2. On l’a prouvé par les résultats en allant chercher le nul à l’ESB, en nous imposant à Nice ou face à Chalon. Malheureusement, la décision fédérale de nous donner match perdu sur tapis vert face à Gien a stoppé notre élan et anéanti nos espoirs. Après avoir fourni tant de sacrifices pour revenir dans la course à l’accession, c’était trop difficile à digérer pour les joueurs.
Si votre fin de saison fut plus quelconque, la dernière prestation face à l’ESB est quand même rassurante et ouvre de belles perspectives. Êtes-vous optimiste pour l’avenir ?
Terminer la saison sur une bonne note face à l’ESB était déterminant pour l’avenir. Cela nous incite à continuer à travailler, le tout dans la bonne humeur. Surtout, les joueurs ont compris que si l’équipe jouait collectivement, le résultat serait là, au bout de leurs efforts. Ils connaissent désormais le chemin à prendre pour réussir.
Sur un plan personnel, quel bilan tirez-vous de votre retour dans la cité du Lion ?
Au début, je le répète, cela a vraiment été difficile, car je ne croyais pas l’effectif autant atteint moralement à cause de la relégation. Le premier chantier était donc de remotiver le groupe, mais aussi apprendre à se connaître entre anciens et nouveaux. Ce n’était pas le seul, car il fallait remettre en place un jeu collectif digne de ce nom. Du coup, on a perdu du temps et c’est ce qui explique en grande partie nos résultats du premier tiers de championnat. Puis, le feeling est revenu au fil des journées et les joueurs ont appris à travailler rigoureusement, notamment avec Didier Grosperrin sur le plan physique. En conclusion, je dirais que je n’ai pas de regrets. Je savais pertinemment que je ne revenais pas à Belfort pour manger les fruits… Tout était à refaire.
L’implication des jeunes dans notre projet, est primordiale
Quels sont les objectifs que vous vous êtes fixés pour la prochaine saison ?
Mon objectif, c’est vraiment de continuer le travail, de construire du solide pour l’avenir. Comme tous les clubs, nous sommes touchés par la crise économique, et il faudra la jouer malin.
Ce n’est pas facile, mais l’implication des jeunes dans notre projet est primordiale. Je veux un groupe qui me ressemble au niveau de la mentalité de gagneur. Le principe qui me guide est toujours le même : on gagne chaque match et on fait les comptes à la fin.
Vous venez d’évoquer les jeunes. L’avenir passe-t-il par la relève belfortaine ?
J’ai prouvé que faire confiance aux jeunes, n’était pas une parole en l’air. Grosperrin, Hatmi, Valdenaire, Bedel appartiennent tous au groupe. Pour le dernier nommé, être dans l’effectif pour affronter l’ESB, n’était un cadeau de fin de saison de la part de l’entraîneur, mais une place méritée tant son investissement a été constant aux entraînements. Je suis content de voir les jeunes exploser comme Hatmi face à l’ESB.
J’apprécie leur mentalité, leur volonté de vouloir progresser, mais il faut aussi savoir être patient. Le Bauhb a forcément besoin de ses anciens pour les encadrer. L’avenir est donc entre les mains de tous les joueurs, mais aussi de l’encadrement, des dirigeants, des sponsors, des politiques… Chaque pierre de l’édifice est importante et incontournable.
Pascal Pigatto