Lundi 02 Mars 2009
HANDBALL DIVISION 2M 16E JOURNÉE, SAINTES - BESANÇON. Il aura fallu attendre les vingt dernières minutes pour voir les Saintais écraser des Bisontins, débordés et asphyxiés par le rythme imposé par les joueurs de Franck Maurice
Un rouleau compresseur
A l'issue de la rencontre, dans cette liesse quasi générale où de pâles Bisontins avaient du mal à reprendre leurs esprits, les Saintais pouvaient se prendre par les épaules et entamer une sorte de ronde. Celle qui renvoie les battus à leurs chères études et les plus forts à se laisser aller à de folles exaltations. Comme pour exprimer leur fierté d'avoir terrassé un adversaire, tel un rouleau compresseur qui broie sans concession jusqu'à la dernière illusion.
Ce fut un match où les Saintais ont montré deux visages. Ils ont attendu près de quarante minutes avant de lâcher, comme le souligne Baptiste Faucher, « les chevaux ». Et même si tout ne fut pas parfait, on retiendra le meilleur de cette soirée. Vingt minutes de bravoure, de panache et de mainmise sur le jeu, comme le Grand-Coudret n'en avait, jusqu'à ce jour, pratiquement pas connu, peu ou prou. « On en redemande », dira un quidam. Et d'ajouter : « S'il pouvait en être ainsi à chaque fois, ce serait formidable ! »
« Du plaisir »
Quelques heures avant que la rencontre ne débute, Christophe Maréchal, l'entraîneur Doubien, pensait décrocher le nul. Puis il ajoutait, comme taraudé par un pressentiment funeste, « à moins que notre défense n'explose ». Et si les Maritimes avaient débloqué le frein à main plus tôt, que serait-il advenu d'un rival qui n'a pu relever la tête ? Écrasé par le poids de l'échec. Une avanie qui leur a fait boire le calice jusqu'à la lie.
Il fallait surtout que les Saintongeais trouvent le bon rythme. « Parce que notre ambition était de gagner tout en recherchant du plaisir dans nos actions, exprime Franck Maurice, l'entraîneur saintais. Au cours de la première période, on s'est laissés un peu endormir sur un faux rythme et puis je crois que la solidité de notre banc a fait la différence. » Dans ce va-et-vient incessant, les Bisontins y ont laissé toutes leurs plumes, leurs forces et leurs ambitions, balayés comme un fétu de paille.
Un gardien en état de grâce
« Nous les avons asphyxiés », commente Arnaud Freppel. Il fallait prendre aussi des risques, derrière ils ont lâché. » Un constat corroboré par celui de François Woum-Woum. « Nous avons surtout bien défendu et pu effectuer des remontées de balles propres et surclassé un adversaire qui, à la fin, était épuisé. » Baptiste Faucher avoue que Saintes devait absolument changer de carburant. « Nous avons démarré au diesel, nous avons fini au super ».
Mais celui sans doute qui a marqué de son empreinte cette victoire fut le jeune gardien Jérémy Sargenton. Entré en relais de Nicolas Pavillard à la 18e minute de jeu, il a arrêté deux penaltys, effectué dix arrêts, bien protégé par une défense qui s'est montrée solidaire comme les doigts de la main. « Ça m'a beaucoup aidé dans ma prestation, a-t-il souligné. J'ai éprouvé un énorme plaisir et ça m'a rassuré sur certains choix. Ce soir (samedi), tous les ingrédients étaient réunis pour réussir. »
Des Saintais qui, pour l'heure, ne se laissent pas déborder par un excès d'euphorie. Parce que la route est encore longue et que des échéances plus relevées les attendent.