HBCV-VHA: projet de fusion, top départ
Le plus dur commence concernant le rapprochement entre Villefranche et Villeurbanne.
Maintenant que la liquidation a été prononcée officiellement hier par le tribunal de grande instance de Villefranche, le projet de rapprochement pour le secteur de haut niveau entre Villefranche (liquidé de la D1) et Villeurbanne (maintenu en D2) va enfin sortir de l’ombre.
Les acteurs qui, depuis le 21 mai, date de la cessation de paiement du HBCV, s’activent en coulisses pour cette «fusion» historique, se sont rencontrés tard dans la soirée d’hier.
Une délégation caladoise emmenée par Jean-Claude Braillon qui devrait prendre la tête du nouveau club amateur «Villefranche Handball Beaujolais» (VHB) dont l’équipe de pointe évoluera la saison prochaine en Nationale 3 masculine (voir interview ci-contre) et Jean-Jacques Legrand, futur secrétaire du VHB s’est rendue au siège des Gratte-Ciel pour dessiner les contours de cette future SAOS auprès de Jean-Pierre Dellasette, président du Vha, Michel Bouvard, directeur administratif, Jean-Louis Diget, président du comité du Rhône ainsi que les entraîneurs villeurbannais.
Le nerf de cette idée ambitieuse porte sur les garanties financières que peuvent apporter les collectivités concernées : Conseil Général, mairie de Villefranche et sa communauté de communes (CAVIL), mairie de Villeurbanne, Grand Lyon COURLY et à un moindre niveau, la Région et la ville de Lyon.
Le plus dur dans cette délicate opération commence donc : réunir très vite toutes les parties sous forme d’une table ronde, les convaincre et obtenir leur soutien, malgré des sensibilités politiques différentes.
«Tant que la liquidation n’était pas prononcée officiellement, aucun élu politique n’a voulu prendre position. C’est la raison pour laquelle, tout est encore gelé», déplorait hier Jean-Pierre Dellasette.
Celui-ci n’a pu obtenir qu’un seul entretien cette semaine, auprès de M.Raymond Durand, vice-président du Conseil Général, après avoir reçu un courrier lapidaire de Gilbert Luc Devinaz, adjoint aux sports à Villeurbanne le 3 juin dernier.
Sensible au projet, M. Raymond Durand a pris acte hier de la liquidation : «Il faut que l’on se rencontre le plus rapidement possible avec la mairie de Villeurbanne. La deuxième étape étant de savoir si elle acceptera ou non que certains matches soient délocalisés à Villefranche.
Pour notre part, notre souhait est de conserver une équipe de handball à haut niveau dans le département.»
Au cas où ce projet ne puisse aboutir pour des raisons diverses, Villeurbanne évoluerait alors en D2 la saison prochaine.
Mais après les départs annoncés en D1 de l’ailier droit, Florent Joli (Montpellier) et du portier Milan Calic (Sélestat) et celui probable de Jérémy Pasquero (arrière droit) à St Raphaël, le VHA, qui ne pourrait enrôler financièrement les pros caladois dont le contrat est désormais caduque (Brestovac, Bengrine, Mocanu, Benkahla, Devèze, Kolev) disposerait une fois de plus d’un effectif très amoindri et du plus petit budget (ndlr : 480 000 euros cette année) pour un avenir en D2M bien fragile...
On aura compris toute l’importance de l’enjeu qui consiste à sauver le handball de haut niveau dans la région, sans pour autant froisser les susceptibilités de chacun. Pas simple.
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«Ensemble nous pourrons viser haut»
Chef d’entreprise à Villefranche et éphémère président du HBCV, en juin 2007, Jean-Claude Braillon vient de déposer les statuts du VHB (Villefranche Handball), un nouveau club appelé à prendre la succession du défunt club caladois. C’est aussi lui qui est à l’origine des discussions pour la création du grand club départemental. Confidences d’un homme plein d’ambition.
« Il faut que l’on parvienne à créer un grand club professionnel Villefranche-Villeurbanne, car on s’est rendu compte que nous n’avions pas les moyens, chacun de notre côté, d’évoluer durablement parmi l’élite. Ensemble, nous pourrons viser haut. C’est moi qui ai contacté Jean-Pierre Dellassette, je le connais bien. Maintenant que le HBCV a été liquidé, je vais prendre la tête du VHB. J’aurais ainsi une légitimité auprès des pouvoirs publics et vais donc pouvoir m’adresser à la CAVIL (communauté d’agglomération de Villefranche) pour lui demander un financement, de l’ordre de 100 000 euros. Ce soutien constituerait surtout une caution pour pouvoir jouer certains matchs à Villefranche, dans le nouveau palais des sports, justement financé par la CAVIL. Sans son aide, en revanche, je ne m’investirais pas au sein du grand club ni moi, ni plusieurs entrepreneurs caladois, qui avons pour l’instant prévu d’amener 200 000 euros, soit un tiers du budget du futur club. Je représente Villefranche et si les matchs ne peuvent pas se jouer en Calade, le grand club ne se fera pas. Villeurbanne continuera seul.»